Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

quand elles sont chrétiennement, portées. C’est ce qui se vérifiera pour vous, , mon cher ami. Vous pensiez élever cette enfant bien-aimée, faire son éducation, et la mettre dans la voie du salut c’est elle au contraire qui aura pris les devants, qui avec cette sagesse infinie que le bon Dieu donne, sans doute à ses, plus petits anges, achèvera de former votre vertu, continuera votre éducation de chrétien, et vous élèvera bien plus haut que vous ne pensiez faire pour elle. Ah ! qui sait si son frère, qui vous, sera conservé, n’aura pas bien besoin quelque jour. au milieu des périls de ce monde, d’avoir ce petit ange gardien qui intercède pour lui.

J’ai vu bien des gens envier à ma mère le bonheur d’avoir trois fils, demeurés fidèles à la foi catholique–-quoique j’en connaisse un bien infidèle dans les œuvres c’est.qu’elle avait au ciel onze autres enfants qui priaient pour eux. Pour moi, je crois fermement que si nous arrivons heureusement au terme suprême, nous le devrons beaucoup à nos petits frères et petites sœurs arrivés avant nous. Et c’est pourquoi je crois que ces jeunes élus portent bonheur aux familles ou ils sont nés.

Ainsi, mon cher ami, vous voyez déjà se former cette couronne d’épines, qu’il faut que chaque chrétien porte au ciel pour l’y changer contre la couronne de gloire. Ainsi Dieu prend soin de nous mé--