Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
ANNÉE 1842

Ces sentiments dont je cherche à me pénétrer depuis quinze jours sont heureusement bien assis dans le coeur de ma femme, qui pour comble d’épreuves se trouve éloignée de moi en un si pénible moment. Il a fallu que je demeurasse sur la brèche et il faudra, bien entendu, que j’y reste toutes les vacances. C’est assez vous dire que nous n’aurons probablement pascette année la consolation de faire le pèlerinage de Notre-Dame de Bligny. Mais nos cœurs le feront plus d’unefois, en attendant qu’une meilleure année nous permette de vous rendre une visite où nous trouverions tant de charmes. Quelque prolongée que puisse être l’absence, l’amitié est entre nous désormais trop étroite pour se retacher jamais, et trop de liens nous attirent à Lyon, pour que d’ici à peu de temps nous n’ayons lieu d’accomplir à la station de Beaune le vœu que depuis deux ans nos cœurs ont formé.

Adieu, monsieur et cher ami ; voyez combien nous avons plus que jamais besoin de votre assistance chrétienne, je suis bien sûr que vous ne nous oublierez pas.