lences , les ignorances grossières de quelques écrivains avaient compromis les intérêts catholiques dont ils se rendaient les organes ; j’ai regardé comme un bonheur que la controverse fût tirée de cette misérable polémique et reportée à sa véritable hauteur, par M. de Montalembert d’abord, et à sa suite par MM. de Carné, de Vatimesnil, par le P. deRavignan, par NN. SS. les évêques, et particulièrement par les mémoires des archevêques de Lyon et de Paris. Voilà les représentants légitimes de nos droits, ceux que nous ne risquons jamais d’avoir à désavouer. Dès lors ce n’est plus une querelle de cuistres et de bedeaux, ce n’est plus même une discussion étroite entre les collèges et les petits séminaires, c’est cette admirable question des rapports de l’Eglise et de l’Etat,- du Sacerdoce et de l’Empire, qui n’est jamais terminée, qui revient à toutes les époques mémorables de l’histoire au siècle des Pères, au siècle des croisades, au siècle de Louis XIV, au siècle de Napoléon. Elle s’agite entre les hommes d’État et les hommes d’Église. Elle peut forcer les premiers d’étudier la religion, et les seconds de pratiquer la liberté ; elle peut achever de détacher le clergé des traditions d’absolutisme auxquelles il tenait encore ; elle peut remuer profondément le pays il est bon qu’un grand peuple soit occupé de grandes affaires. Il ne faut pourtant pas se dissimuler le péril. L’ignorance religieuse est si complète et la préven-
Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/65
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM