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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

XII
A M. LE COMTE DE MONTALEMBERT.
Paris, 6 mai 1844.

Monsieur le comte, Si je n’avais pas craint de troubler vos extrêmes occupations, j’aurais eu l’honneur de me présenter chez vous pour vous exprimer ma joie, et, permettez que je le dise, mon fraternel orgueil de chrétien. Je ne crois pas que jamais dans nos assemblées politiques la parole se soit élevée plus haut que dans la péroraison de votre dernier discours[1]. On aperçoit assez quels maîtres et quels compagnons vous avez amenés avec vous dans votre exil de Madère et je reconnais l’accent de saint Grégoire VII, de saint Anselme et de saint Bernard, quand vous défendez les libertés de l'’Eglise, les plus vieilles, et pourtant les plus jeunes, et les seules impérissables libertés.

  1. Discours à la Chambre des pairs du 16 avril 1844 ( Œuvres complètes de M. de Montalembert, t. 1, p. 564.)