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en chantant comme les Italiens pêcher le corail sur les côtes de Sicile et de Sardaigne. Heureusement je n’ai pas fait la même promesse ; je tiens pour la patrie et je crois bien que la première voile qui m’emportera me mènera vers la France. J’ai hâte de revoir tant de personnes dont le souvenir a consolé notre exil. Si Dieu a voulu déchaîner sur nous un orage, il nous a entourés de beaucoup d’abris. A cette distance de ceux que nous aimons, nous ne nous sentons point seuls. Nous savons que nos amis ne sont point de ceux à qui les absents passent du cœur. Je ne saurais vous dire combien il nous est doux de savoir qu’on pense à nous dans votre hospitalière maison ; que vous y recevez avec bonté mon frère, excellent jeune homme il est vrai. Vous accueillez aussi d’une manière bien charitable et bien encourageante M. Jerusalemy, cet israélite devenu chrétien au prix de tant de sacrifices. Il nous a beaucoup intéressés, ma femme et moi, et nous avons droit de vous remercier de tout ce que vous faites pour lui.

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