Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/529

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous connaissez celle que Dieu m’a donnée pour ange gardien visible vous l’avez vue à l’œuvre. Mais depuis que le mal est devenu plus sérieux, vous ne sauriez croire tout ce qu’elle a trouvé, de ressources dans son cœur, non-seulement pour me soulager, mais pour me consoler ; quelle tendresse ingénieuse, patiente, infatigable, m’entoure à toute heure et prévient tous mes désirs. Heureusement Dieu lui donne de la force, elle et notre petite Marie sont tout à fait bien portantes dans ce moment. Ma belle-mère a fait aussi sans accident son pèlerinage de Rome ; nous recevons souvent de ses nouvelles : nous en recevons souvent de mes frères et de nos amis, entre lesquels vous n’êtes pas le dernier. Quelques personnes aimables et bienveillantes nous visitent et jettent quelque distraction dans notre solitude. Enfin les beaux et bons livres ne me manquent pas.

Vous voyez que la divine Providence en nous éprouvant ne nous a pas abandonnés. Elle nous traite avec miséricorde ; et si j’ai des jours de découragement, il y a d’autres moments où, entre ma femme et ma petite fille, je goûte une extrême douceur. Je sais que mon mal est grave, mais non désespéré, qu’il faudra beaucoup de temps pour guérir, et que je puis ne pas guérir : mais je m’efforce de m’abandonner avec amour à la volonté de Dieu, et je dis, malheureusement de bouche bien plus que de cœur : Volo quod vis,