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douceur admirables. Il m’a parlé beaucoup de vous, beaucoup de votre illustre père. Affligé du présent, il ne désespère pas cependant de l’avenir de son pays mais ses pensées semblent tournées surtout vers une meilleure patrie. J’ai eu par Vieusseux des nouvelles de Tomaseo. On avait espéré l’attirer en Piémont, mais il reste sur les rochers de Corfou. Cependant il n’oublie point ses amis de Paris et il me charge de les saluer dans un billet qu’il répond à quelques lignes de moi. Je n’ai point vu M. Capei, mais j’ai su qu’il avait gardé ses honneurs. Le pauvre M. Niccolini n’a pas gardé sa santé, il est dans-un état fort pénible. Vraiment on ne se lasserait jamais de revoir Florence, surtout les Vies de Vasari à la main. Chaque fois j’y prends quelque nouvelle passion. Cette fois c’est pour Orsanmichele, cette halle transformée en sanctuaire d’art et de piété par les corporations d’ouvriers et de marchands florentins. Cette vieille basilique domine la Via Calziaoli, la nouvelle rue Vivienne de Florence, elle est là comme pour rappeler à notre siècle industriel, que d’autres siècles ont su élever et purifier l’industrie par le culte du saint et du beau. Je veux du bien aux orfèvres et forgerons italiens d’y avoir fait sculpter notre bon saint Éloi; le serviteur de Dieu est représenté s’escrimant à ferrer le diable en personne sous la figure d’un cheval rétif. Chaque fois aussi, je trouve quelque nouvelle