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XCVI
À M.L.
Pise, lundi de Pâques 1853.

Mon cher ami,

Nous ne pouvons pas laisser passer ces bonnes fêtes sans nous réconcilier. Nous réconcilier, dis-je, car ne sommes-nous pas brouillés, ou autrement, comment deux vieux amis seraient-ils restés quatre mois sans se donner signe de vie ? Et pourtant, n’avions-nous pas besoin de nous retrouver et de nous communiquer nos épreuves et nos peines ? Je vous ai laissé, cher ami, sur un grand chagrin, et vous ne m’avez pas fait savoir comment madame L. le supportait et si sa santé n’était pas altérée par une si juste tristesse. De notre côté, nous n’avons pas été sans afflictions. A l’époque où je vous envoyais une feuille de l’arbre de saint Vincent de Paul, je me croyais guéri, et j’étais allé à ce pèlerinage, moins en supplication qu’en action de grâces ; cependant, sans vouloir rien mêler de surnaturel à ce qui me touche, j’avoue qu’une circonstance m’avait beaucoup frappé. Je m’étais confessé à un