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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

impuissante que nous menons. Nourri de la lecture des bons siècles, votre esprit en a la solidité vous êtes homme de conseil en même temps que d’action. Plus que jamais peut-être votre intervention. va devenir nécessaire, à l’entrée d’une campagne qui sera périlleuse pour les intérêts catholiques. J’aperçois avec douleur de grandes divisions parmi nous, des défiances et des récriminations mutuelles le clergé même divisé, les laïques mis en demeure par la publicité de juger leurs pasteurs les indifférents scandalisés, l’irritation des mauvais portée au comble, les partis politiques profitant des controverses religieuses, et y portant leurs détestables habitudes. Je ne considère pas comme un moindre danger la mollesse qui céderait quelque chose de la sévérité du dogme, dans la discussion, ou des droits de l’Église, dans les affaires. La voie du Correspondant me paraît droite, elle n’a que le malheur de n’être pas suivie. Aucune propagation, aucune publicité sérieuse, pas d’annonces, pas de prospectus, une obscurité forcée où vont s’ensevelir les pensées qui devraient devenir l’opinion de tous les hommes de bien.

Ce serait un grand malheur que la chute du seul recueil que nous puissions avouer avec honneur devant l’Église et devant le monde. Pour moi, dans mon humble condition, j’y contribuerai de tout mon pouvoir. Je sollicite aussi vos avis ; je les