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XCV
À M. L’ABBÉ MARET.
Pise, 4 mars 1853.

Monsieur et très-cher ami,

Voici trois mois passés sans vous écrire, et voici une lettre bien courte pour réparer ce long silence. Je suis sûr toutefois que vous n’accuserez point monamitié. Mais vous aurez appris mon odyssée, mes voyages et navigations ; et comme quoi je ne suis vraiment venu prendre mes quartiers d’hiver à Pise que depuis six semaines. Là, j’avais à commencer la mission littéraire dont le ministre m’a chargé ; des montagnes de lettres à écrire, et à mes côtés un ange gardien fort aimable, mais fort sévère qui, ordonnance de médecin en main, m’arrache impitoyablement la plume quand je lui semble en avoir trop usé. Là-dessus, cher ami, vous vous figurez sans doute votre voyageur menant une vie de délices sous un ciel sans nuage, tantôt mollement bercé sur les eaux de l’Arno qui le mène visiter quelque