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XCIV
À M. BENOIT.
Pise, 28 février 1853.

Mon cher ami,

Quand j’étais aux Pyrénées, on me contait que les paysans du Béarn plaidaient beaucoup. Mais plaidoirie ne nuit point à courtoisie et bonne amitié on part dans la même carriole, et l’on cause fort convenablement, tout en se rendant chez M. le juge de paix qui vous accordera. Je vois bien qu’il nous en faut faire autant, et tout opiniâtres que nous sommes dans nos prétentions, vivre en bons confrères, jusqu’à ce que M. le Doyen ait jugé ces deux entêtés. En attendant que vous les acceptiez, vos écus sont en pension chez moi où mon frère les conserve en santé, sans compter que ma vieille bonne veille sur eux comme le dragon des Hespérides. Vous m’avez écrit, cher collègue, une lettre fort aimable, et vos souhaits du premier de l’an sont venus avec d’autres me prouver que les ab-