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croyable, après que le terrain se fut affaissé sous les fondations. Devant l’église, le baptistère, chef d’œuvre d’élégance ; et sur le côté, le Campo Santo où Pise ensevelissait ses grands citoyens dans la terre rapportée de Jérusalem. Les murs de ce cimetière sont couverts de fresques qui résument pendant deux siècles toute l’histoire de la peinture renaissante.

Mais, hélas direz-vous, ce sol autrefois si fertile n’est-il pas frappé de stérilité ? L’Italie moderne ne bâtit plus de cathédrales mais du moins il y germe des conférences de Saint-Vincent de Paul. J’ai eu la consolation de passer quelques heures avec nos confrères de Gênes. Nous comptons dans cette ville plus de cent membres et à leur tête un président qui a la piété d’un saint avec toutes les traditions et tout l’esprit de notre petite société. Nulle part on n’est plus étroitement uni au conseil général on a traduit le manuel et les petites lectures, on s’occupe avec. ardeur de multiplier les conférences. Enfin, je ne puis mieux exprimer ce que j’éprouvais, je finissais par me croire encore à Bayonne.

Car il ne faut pas penser, cher ami, que les orangers et les palmiers de la côte de Gênes, ni que la basilique de Pise, m’aient fait oublier les rochers pittoresques de Biarritz, ni votre charmante cathédrale, encore moins les amis excellents qui peuplaient ce beau pays.