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du bien. Avec de telles préoccupations, je vous admire de pouvoir conduire encore la pensée d’un cours, qui est lui-même l’introduction d’un livre impatiemment attendu. Car vous avez raison de le dire tant d’études et de voyages, une si, juste faveur du public pendant trente ans, donnent droit d’attendre de vous une œuvre impossible à tout autre. Je ne parle pas en flatteur, mais en ami exigeant et jaloux, quand je dis que vous devez à votre siècle un monument. Dieu vous a tout donné pour le mener à fin il y ajoutera ce qu’il se réserve de nous accorder jour à jour, le temps et la santé. C’est l’un de mes vœux du nouvel an : joignez-y le souhait très-vif de vous revoir, et de reprendre avec vous ces entretiens d’où le cœur sort aussi content que l’esprit. Heureusement les jours qui fuient nous rapprochent. Voilà déjà plus qu’à moitié passé cet hiver dont les rigueurs m’éloignaient de Paris. On dit cependant que vous n’avez vu ni les neiges ni les glaces ; et nous, en suivant jusqu’à Gênes cette merveilleuse route de la Corniche, nous avons joui d’un ciel toujours pur, d’un soleil d’été nous cheminions entre les forêts d’oliviers, d’orangers, de citronniers tout chargés de leurs fruits d’or. Et lorsqu’arrivant à Bordighera j’ai aperçu non plus quelques touffes, mais des bois entiers de palmiers balançant leurs feuillages superbes, je me suis cru transporté avec vous sur la terre des tro-