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pent tant, de vos enfants, de tout ce qui vous touche, que nous eussions aimé vous conter notre Odyssée avec ses épisodes de terre et de mer, visions des tropiques, attaques à main armée, naufrages, de quoi passer toute une soirée et vous faire rêver trois nuits !

De Bayonne à Marseille, cher ami, je ne vous dirai rien, c’est la route battue de tous les voyageurs de commerce, et toute la question se réduit à savoir si les pâtés de canards de Béziers valent ceux de Castelnaudary. Mais c’est en s’approchant de l’Italie que les imaginations s’échauffent et que les aventures commencent. D’abord, nous avons vu ce merveilleux département du Var que nous avions entendu vanter si souvent par M. Victor Rendu, et qui est assurément un morceau du Paradis terres-. tre. Là, et sur toute la côte, dé Toulon jusqu’à Gênes, nous nous sommes trouvés sous le plus beau ciel, au bord d’une mer étincelante. Souvent dans le lointain les Alpes se montraient couronnées de neiges toujours sur les dernières pentes qui vehaient mourir à nos pieds, des forêts d’oliviers, des bocages d’orangers et de citronniers couverts de leurs fruits ; de temps à autre des bouquets de palmiers balançant leurs feuillages superbes et vraiment dignes d’être portés le jour des Rameaux au triomphe de Notre-Seigneur. Qui nous empêchait de nous croire sur les côtes de Syrie, au temps des croisades, surtout lorsqu’un donjon crénelé ou