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Antibes ; c’est-à-dire par une route enchanteresse bordée d’oliviers, d’orangers tout couverts de leurs fruits, sans parler des palmiers qui se balancent de loin en loin sur quelque ruine romaine, ou près de quelque villa moderne. Tout ceci est admirable, et ne paraît plus rien lorsque, en, arrivant près d’Antibes, on voit se déployer tout à coup le rideau des Alpes Maritimes qui ferment l’horizon, le front couvert de neige, le pied dans une mer étincelante. C’est alors seulement que les Pyrénées et la côte de Biscaye sont vaincues. Toute la création est là, avec la majesté des glaciers et l’opulence des régions tropicales les oliviers, gros comme nos plus beaux chênes ; les orangers en forêts, les lauriers-roses dans le lit desséché des ruisseaux, les aloès et les nopals comme en Sicile.

Mais de, tous les fruits qu’on trouve en Provence, les meilleurs, ce sont les cousins et les cousines. Amélie a trouvé tous les siens à Marseille. À Toulon, encore une phalange de Magagnos enfin à Cannes, hier 1er  janvier, à qui ai-je souhaité la bonne année  ? qui a été ravi de nous voir quand moi-même j’étais enchanté de rencontrer un parent si cher à notre bonne mère ? C’est M. Coste, notre vieux cousin établi là avec ses deux vieilles domestiques ; il désirait bien nous retenir pour la journée, mais nous voulions pousser jusqu’à Nice, et c’est là qu’après un fort médiocre dîner, nous rappelant que vous fêtiez en famille l’année nouvelle, nous avons bu