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LXXXVIII
À M. CHARLES OZANAM.
Nice, 2 janvier 1853.

Mon cher frère, Un mot de Nice avant de partir, pour te rassurer sur un retard qui n’est ni malheur, ni accident, et qui nous a fait voir les plus beaux endroits du monde. De Marseille à Toulon nous avons fait un charmant voyage ; à Toulon, cette rade magnifique, rivale de Brest, l’arsenal avec toutes les. richesses de la marine française, l’escadre de la Méditerranée réunie pour nous recevoir. Nous avons visité le géant de la flotte, le Valmy, de 130 canons, monté par onze cents hommes. Je n’ai jamais rien vu de plus imposant que ce volcan mobile qui porte tant de foudres obéissantes et de courages disciplinés. Mais au lieu de trouver une diligence pour Nice, nous n’avons pu nous faire conduire qu’à Draguignan, abominable village dans un ravissant pays. De Draguignan une voiture particulière nous a menés coucher Cannes et le lendemain ici, en passant par Fréjus, les montagnes de l’Esterelle,