Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

voir le-christianisme.de plus près. : ses bienfaits, que je n’ignorais pas, je les ai trouvés plus grands encore que je les avais jamais crus ; plus que jamais, je sens combien on devrait aimer l’Église, qui a tant fait pour nous conserver, pour nous préparer, pour rendre possible, tout ce que nous avons de savoir, d’intelligence, de liberté et de civilisation. J’enverrai à ton adresse, et tu te communiqueras à Alphonse, un exemplaire du dernier numéro du Correspondant[1]. Vous y trouverez l’analyse d’une de mes leçons sur les moines c’était une réponse aux attaques de MM. les professeurs du Collége de France.

Je te remercie des bonnes lignes que tu m’as écrites. Si je n’ai point répondu à plusieurs de vos questions, attribuez-le à mes sollicitudes qui ont été infinies. C’est une triste chose que d’avoir à converser ainsi de cent lieues de distance ; toutes les correspondances du monde ne valent pas une demi heure d’entretien. J’appelle de tous les désirs de mon âme le moment qui finira ces éternelles séparations. Nous aimons trop la vie de famille pour que Dieu ne nous la rende pas tôt ou tard. Adieu, mon bon frère, je t’embrasse tendrement, et Alphonse avec toi.

  1. Le Correspondant. De l’Établissement du Christianisme en Allemagne , t. III, p. 193.