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LXXXVI
À M. CHARLES OZANAM.
Bayonne, 4 décembre 1852.

Mon bon frère,

Je viens te conter notre pèlerinage au village natal de saint Vincent de Paul. Nous sommes donc partis vendredi matin,non sans quelque difficulté, car le bateau ne marchait plus. Mais heureusement la diligence marchait fort bien, et après quatre heures de trajet par un pays accidenté et curieux que tu connais, elle nous a mis à Dax. Là un excellent déjeuner nous attendait on prétend que la petite ville est fort gourmande, et que l’odeur de ses cuisines se sent de la grande route. Après, nous avons traité avec un voiturier qui, abusant un peu de notre simplicité, nous a fait payer comme pour un voyage, quand il s’agissait d’une promenade. En effet, trois quarts d’heure après, nous étions à l’arbre de saint Vincent de Paul. Figure toi un tronc vénérable, assez creux et assez large pour y établir un autel, comme on l’a fait l’année