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LXXXIII.
À M.AMPÈRE.
Bayonne, 25 novembre 1852.

Mon excellent ami,

C’ est répondre bien tard à votre bonne lettre, et encore n’ai-je pas cette fois l’excuse de la santé. Heureusement je puis vous. en donner une autre que vous accueillerez mieux, puisqu’elle me suppose fort et bien portant. Mais avant de vous compter mes faits et gestes, laissez-moi vous remercier d’abord de vos avis. Vous me défendez le tour de l’Espagne et vous penchez vers l’Italie, notre belle Italie qui a tant de séductions ! Vous- y ajoutez comme une espérance de vous y voir. Mais cette espérance se mêle à des suppositions douloureuses que je ne veux pas croire possibles. J’aime trop mon pays pour vous souhaiter de si funestes loisirs. Non, vous ne quitterez pas cette jeunesse qui vous entoure, qui s’attache à vous et dans les rangs de laquelle j’ai appris à vous aimer en aimant le vrai et le beau.