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LXXXII
À M. CHARLES OZANAM.
Burgos, 18 novembre 1852, au soir.

Mon cher frère,

Nous voici arrivés sans accident, sans fatigue, et je me hâte de te récrire pour calmer tes inquiétudes. Au moment du départ je craignais de faire une folie : cependant je me sentais si bien depuis quelques jours, et ce voyage me semblait si nécessaire pour mes études, que j’ai mis de côté tous les scrupules. Il paraît jusqu’à présent que j’ai bien fait et que Dieu a béni mes bonnes intentions. Nous avions cependant trente-trois heures de voyage, des montagnes à traverser, des auberges médiocres, et par-dessus tout la pluie qui nous a pris en route. Avec cela je ne me suis point enrhumé, je n’ai pas souffert, ce qui m’étonne : Enfin ce soir à trois heures nous faisions notre entrée dans cette vieille capitale qui s’appelle la Mère des rois et la restauratrice des royaumes : Madre de reyes, y restaura-