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LXXX
À M. EUGÈNE RENDU.
Biarritz,28 octobre 1852.

Mon cher ami,

Me voici fort en retard et tout à fait impardonnable à vos yeux, si je n’avais mon frère, qui m’est venu voir pour quelques jours, et à qui je dois tous mes moments. Vous savez que cet excellent Charles s’est arraché à sa clientèle, et que, laissant crier les duchesses et les marquises qui maudissent son départ, il a tout quitté pour visiter un misérable professeur, un vil universitaire, relégué au bout de la France, au bord de la mer, où l’on devrait bien précipiter les idéologues, les démocrates catholiques, et généralement tous les rédacteurs de l’Ère nouvelle.

Il m’est donc arrivé mon cher frère, comme un bel arc-en-ciel, un jour qu’il pleuvait à verse, symbole de l’espérance qu’il me rapportait. En effet, après m’avoir examiné, palpé, percuté, ausculté, il a déclaré que les Eaux-Bonnes avaient fait mer-