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LXXVII
À M. LE VICOMTE DE LA VILLEMARQUÉ
Eaux-Bonnes, 13 août 1852.

Mon cher ami,

Votre bonne lettre est venue me trouver bien plus loin que vous ne pensiez, bien loin surtout de cette chère Bretagne, qui me fit si bon accueil il y a deux ans. Tel que le voici, votre pauvre ami a failli passer de vie à trépas. Il ne valait déjà pas grand’chose quand il vous vit partir à Pâques. Mais un mois après il prenait une pleurésie d’un caractère fort mauvais, qui l’emmenait grand train, quand les soins d’un frère médecin et d’une femme excellente l’arrêtèrent en route. Sans figure, j’ai été gravement malade, et à la suite de deux mois de convalescence, on m’a condamné aux eaux des Pyrénées. Je vous prie de croire que j’ai sollicité commutation de peine et que je demandais Saint-Gildas. Mais mes juges inflexibles ont voulu me noyer dans l’eau douce au lieu de l’onde amère. Vous me voyez entre deux montagnes épuisant à grands ver-