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étonnement leur fleuve couvert d’une forêt de navires, et leurs docks où viennent s’accumuler les richesses des deux mondes. Mais quelle tristesse dans cette ville de brouillards et de fumée quel mauvais jour dans les monuments ! Mais surtout, cher ami, quel mépris du pauvre, et quelle haine de l’Église ! On les loue de respecter les lois, et ils ne respectent pas l’homme. Il faut être catholique, il faut être fervent, il faut être héroïque dans ce pays-. là pour aller voir un indigent et lui tendre la main. On vante leur application à conserver les traditions, et ils foulent aux pieds la seule tradition qui soit d’origine divine. Nous sommes bien mauvais, mais assurément nous valons mieux.

Après ce témoignage de patriotisme, j’ai la conscience en repos, et je sens que je puis dormir. Adieu donc, cher ami, présentez a madame de la Villemarqué les compliments de ma femme, et mes respects ; à vos jolis enfants les baisers de ma petite fille, et pour vous, cher ami, agréez l’assurance de mon tendre attachement.