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cheminée où nous devons pendre la crémaillère ; car point ne ferai-je faute à votre invitation. Tout va bien, l’Isole et l’Ellé admirent l’édifice qui les dominent et font mille détours pour ne point s’arracher de son voisinage.

Mais, cher ami, la saison d’hiver interrompt tous ces travaux. N’en profiterez-vous point afin de faire un tour à Paris, et de vous informer si nous ne démolirons pas en 1852 les châteaux que vous bâtissez en 1851  ? Vous avez bien pu vous enfuir, mais il ne faut pas croire qu’il soit aussi facile de vous faire oublier. C’est le seul pouvoir que je refuse à la châtelaine de Keransker. On ne vous oublie donc pas, on vous regrette, et vos amis voudraient nourrir l’espérance de vous revoir. Ah ! que nous passerions de bons moments au coin du feu ! Nous parlerions-de tant de lieux aimés, de tant de personnes qui en font si bien les honneurs. Un doux entretien nous promènerait de Lorient à Nizon, et de Nizon à Quimper. Nous reparlerions aussi de Taliésin et de Slywach’enn ils me paraissent faire assez bien leur chemin dans le monde, malgré l’abandon de leur coupable père, qui a jeté la harpe celtique pour prendre la truelle et le niveau. Surtout nous causerions d’Ampère : voilà un joli chapitre de conversation ! Vous sauriez comment cet excellent ami, désireux d’aller à Londres, et honteux de s’y trouver seul homme d’esprit au milieu de tant de badauds, nous a décidés à l’accom-