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LXVII
À M. AMPÈRE
Dieppe, 24 août 1851.

Mon cher ami,

Vous apprendrez volontiers que nous avons fait bon voyage. Ce soleil, qui semble résolu à ne pas luire pour Londres, a déchiré tous ses voiles dès que nous avons eu quitté l’Angleterre: la mer, légèrement agitée sur cette côte ennemie s’est parfaitement calmée, quand elle a vu que nous retournions en France, et elle s’est fait douée comme un lac pour nous porter chez nous. Après un peu de mal de coeur, les passagers, et même les passagères, se sont assez remis pour jouir des belles falaises qui montraient leur blancheur et leurs ombres, entrecoupées de petits vallons verts d’où s’élevait la fumée des villages. Enfin, après sept heures et quart de traversée, nous avons fait notre entrée au port de Dieppe ; devant la foule qui couvrait la jetée pour nous recevoir. Malgré notre bravoure, je.ne puis nier que nous n’ayons eu un