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LXII
À M. TOMASEO.
Paris, 5 avril 1851.

Monsieur et respectable ami,

Ce peu de lignes que-vous m’adressez me touche infiniment. J’admire que du haut de ce rocher fameux, d’où vous découvrez les mers de votre patrie, quand Venise est si proche, l’Europe si agitée, l’avenir si incertain, vous ayez le temps de songer à l’ami obscur qui eut la joie de vous connaître, mais qui n’eut jamais l’honneur de vous servir. Il m’est bien doux de conserver une place dans votre noble cœur ; mais ce qui m’étonne davantage, c’est qu’au milieu de vos sollicitudes, vous puissiez vous intéresser encore à des questions toutes littéraires, et les traiter avec tant de finesse et de goût. Vos remarques me seront précieuses, et quoique mon petit recueil de Documents ait bien peu de valeur, j’aimerai toujours ce livre qui m’a donné l’occasion de vous devoir beaucoup et d’inscrire mon nom au-dessous du vôtre.