nité crucifiée qui est sur tous nos autels. Je ne m’étonne donc pas que son esprit se montre surtout dans les églises persécutées, opprimées, et qu’il ait choisi Genève peur nous consoler de l’ingratitude de Rome.[1]
Vous ferez bien de construire un monument, et
non pas une grange, puisqu’il s’agit de prendre
possession publique de votre liberté. Toutefois,
j’aimerais que le monument ne fût pas trop ambitieux
nous vivons dans un siècle pressé, où la
piété moins patiente qu’autrefois veut jouir de ses
oeuvres. Le style româno-byzantin, moins cher que
le gothique, plus facile peut-être à reproduire fidèlement,
serait bien placé dans votre vieille ville
romane. Cette architecture s’accorderait avec les
parties les plus anciennes de votre Saint-Pierre.
De plus, vous pourriez éviter la dépense d’une
voûte et la remplacer, comme dans tant d’églises
du même style en Italie, par une charpente peinte
et dorée. Je ne prendrais pas sur moi de désigner
un architecte, mais j’aimerais celui qui a restauré
Saint-Georges de Lyon[2], ou celui qui a bâti
Saint-Paul de Nîmes. Dans tous les cas, je suis
heureux de voir que ce choix vous soit confié, à vous
si bien pénétré des traditions de l’art chrétien. La
part que vous prenez en tout ceci doit vous être bien