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Dans l’année scolaire 1849 et 1850, Ozanam fit son cours sur le cinquième siècle. Son auditoire fut plus nombreux que jamais, et, pour la première fois, il céda aux instances de tous ceux qui l’entouraient, et consentit à laisser sténographier ses leçons. Le succès fut complet et fit bien amèrement regretter que tous ses cours n’aient pas pu être ainsi conservés. Ces sténographies ont été publiées en 1855, après la mort d’Ozanam, et forment les deux premiers volumes de ses Œuvres complètes La Civilisation au cinquième siècle. Voici ce que M. Ampère en dit dans la préface qui les précède : «Ozanam avait fait sur cet important sujet un cours dont on possède vingt et une leçons, recueillies avec beaucoup d’exactitude par un sténographe intelligent. Les cinq premières, revues et rédigées par l’auteur, ont paru dans le Correspondant sous ce titre Du Progrès dans les siècles de décadence et Études sur le Paganisme; elles sont précédées d’un avant-propos, qui est comme son testament littéraire. Ces cinq leçons, rédigées par Ozanam, me semblent former un des morceaux les plus élevés et les plus achevés qui soient sortis de sa plume.

« Quant aux leçons sténographiées, on doit regretter, sans doute, qu’il n’ait pu les revoir et y mettre le fini d’exécution qu’on remarque dans celles qu’il a rédigées. Cependant une considération tempère pour moi l’amertume de ce regret, et j’y trouve comme une consolation et un dédommagement.

« Les leçons sténographiées, qui conservent la parole même du professeur saisie et fixée dans le feu de l’improvisation, feront connaître à ceux qui ne t’ont pas entendue cette parole pleine de mouvement, d’éclat et de force. En effet, si les leçons qu’il a revues et polies avec un soin si heureux montrent l’écrivain habile, les leçons improvisées nous rendent l’orateur inspiré, et quelque admiration qui soit due au premier, le second était peut-être encore au dessus.

« En général, les improvisations d’Ozanam se font remar-