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me demande si mes épaules sont assez fortes pour porter ce fardeau de l’histoire des lettrés aux temps barbares ; si c’est la peine d’écrire, pour ajouter quelques feuilles de plus à celles —que le vent de chaque hiver balaye de nos jardins et de la mémoire des hommes.

Je sais bien que vous me répondrez d’aller vous demander ce conseil à Palerme  ; votre amitié est capable de me conseiller ce voyage dans l’intérêt de ma santé ; et vous voudrez savoir peut-être qui me rend si hardi de songer à écrire un livre, quand il y a quelques mois je menaçais de vous donner le soin de mon oraison funèbre. L’air de Bretagne a fait ces prodiges. Le repos d’esprit, le grand exercice, et le vent de mer ont renouvelé mes forces, et sans avoir comme Aristarque des entrailles d’airain , je crois les miennes assez raffermies pour me laisser travailler tout doucement cet hiver. Si les bonnes nouvelles que je vous donne de votre ami vous sont agréables, remerciez-en madame Ozanam. Cette aimable personne au gouvernement de qui je m’étais tout abandonné, m’a conduit à merveille elle triomphe de faire voir mes joues où elle, a ramené des couleurs inaccoutumées. Il est vrai que je pourrais lui rendre la pareille, et la plus petite de vos amies en est au même point, si bien que nous formons un ensemble assez réjouissant pour ceux qui ont la faiblesse de ne pas nous haïr. Que ne veniez-vous profiter avec nous de cet opi-