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plus mal. Enfin, troisième surprise, venait cet article trop flatteur dont j’ai juré de vous gronder ! Y pensez-vous, cher ami, de procéder si rondement à mon apothéose et de me mettre au rang des dieux ? Croyez-vous que je n’aperçoive pas quelle distance me sépare des maîtres de la science historique, de ceux qui ont commencé, qui ont osé, sans qui nous ne serions rien ? Une certaine pudeur vous avait pris en route, vous me promettiez un bout de critique je la cherche et ne la trouve point. Il fallait donc me passer la plume, et je me serais parfaitement chargé d’écrire une colonne sur les torts de l’auteur et-les travers de l’ouvrage. Après cela, je ne saurais vous en vouloir trop. Si la raison m’oblige à me plaindre, je démêle au fond de mon cœur une certaine faiblesse paternelle qui vous excuse d’avoir pris mes petits hiboux pour des aiglons et, pour tout dire, si je vous censure, madame Ozanam vous absout.

Je compte que le chantre de Laure va profiter de vos loisirs, et qu’après vous être assuré des progrès du b-a ba, vous aurez le temps de restaurer le moyen âge italien. Nous en deviserons plus d’une fois cet hiver. Car je tiens toujours par le fond du cœur à ma pauvre Italie, dites-le bien à Montanelli, et toutes les merveilles de la Bretagne ne me font pas oublier celles

Del paese ove’l si suona.