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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

doute pas négligé l’histoire de la philosophie, sans laquelle la science est bien peu de chose le Précis que je t’ai laissé est excellent, surtout pour le moyen âge. C’est M. Gerbet qui l’a écrit, sans le signer.

Ces vacances, si ton baccalauréat n’est ~pas encore passé, je pourrai te seconder mieux. Tu commences donc à savoir, mon pauvre ami, ce qu’il y a de rude au métier de jeune homme. Autrefois c’était la guerre, aujourd’hui ce sont les examens. Certainement, il y a des saisons de travail qui valent bien une campagne. En 1837, je travaillai pendant cinq mois, régulièrement dix heures par jour, sans compter les cours, et quatorze et quinze heures le dernier mois. Il faut beaucoup de prudence pour que la santé n’en soit pas affectée, mais peu à peu le tempérament s’y fait. On s’accoutume d’ailleurs à une vie sévère et active, et le caractère y gagne autant que l’esprit.

Adieu, mon bon Charles, bonjour à notre vieille Marie, je la félicite de sa bonne santé. On dit qu’elle va, vient et fait merveille. Je t’embrasse tendrement et te prie d’aimer toujours ton frère.

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Ces excès de travail dont parle Ozanam n’étaient que trop vrais ; il fut toujours impossible de tes modérer. Prenez garde, lui disait M. Victor le Clerc, dès la pre-