si malgré mon peu de mérite, je réussissais à retenir autour de ma chaire une jeunesse nombreuse, a rétablir devant, mes auditeurs les principes de la science chrétienne, à leur faire respecter tout ce qu’ils méprisent l’Eglise, la papauté, les moines. J'aurais voulu recueillir ces mêmes pensées dans des livres plus durables que mes leçons et tous mes vœux devaient être comblés si quelques âmes errantes trouvaient dans cet enseignement une raison d’abjurer leurs préjugés, d’éclaircir leurs doutes, et de revenir avec l’aide de Dieu à la vérité catholique.
Voila ce que j’ai voulu faire depuis dix ans, sans ambition d’une destinée plus grande, mais aussi sans que j’aie eu le malheur de déserter le combat. Et cependant, vous qui me connaissez si bien, qui avez eu l’épanchement de mon âme jusqu’au fond, qui m’avez suivi pas dans la carrière après m’en avoir ouvert les portes, il vous suffit de la dénonciation d’un journal pour vous-faire douter de ma foi! Un laïque sans autorité, sans mission, qui ne signe pas son nom, m’accuse d’avoir, par lâcheté, par intérêt, trahi la cause commune, il se permet de me reprocher ce qu’il appelle mes reniements là-dessus vous prenez l’alarme, et vous commencez à craindre que je ne croie pas à l’enfer ! Vous me mettez dans la triste nécessité de me rendre témoignage à moi-même mais enfin saint Paul, injustement accusé, s’est bien rendu tém-