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Papes, et que la plupart des hérésies tirèrent l’épée avant qu’on s’en servît contre elles. Enfin, puisque vous avez la bonté de me parler de l’Ère Nouvelle, si vous saviez mieux nos affaires, si vous connaissiez les encouragements que nous avons reçus de Pie IX, de l’archevêque de Paris et de ce qu’il y a de plus considéré dans le clergé de France, vous ne vous représenteriez pas le peu que vous supposez de catholiques intelligents, comme une petite école de théosophes assis sur les ruines d’un vieux culte, occupés à se faire de ses débris une religion à leur image et à leur niveau.

Non, mon cher collègue, ne m’attribuez point cet honneur dont je ne veux pas, de valoir mieux que mon Église, qui est bien aussi la vôtre ; car c’est bien à votre mère catholique, à vos aïeux, à toutes les traditions de l’éducation chrétienne, que vous devez cette élévation d’âme, cette droiture si délicate, cette fermeté chaleureuse qui m’ont toujours attiré vers vous.

Vous m’honorez trop et vous me connaissez mal en me croyant seul ou presque seul dans un ordre d’idées qui vous inspire quelque estime. Je suis du nombre de ceux qui ont besoin de se sentir entourés, soutenus, et Dieu ne m’a pas laissé manquer de ces appuis. Vous voulez bien me distinguer, et cependant je suis un faible chrétien. Vous méritez d’en connaître de meilleurs que moi : vous en connaîtrez un jour. Vous verrez que cette Église