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de personnes voulent bien me suivre de loin d’un regard affectueux, on sache que les agitations politiques dans lesquelles on m’a cru trop fourvoyé ne m’ont pas arraché a l’objet préféré de mes études, c’est-à-dire à tout ce qui peut hâter l’alliance de la science et de la religion. Hélas ! celle réconciliation ne fut jamais plus nécessaire qu’aujourd’hui, et la paix ne descendra dans les affaires qu’après s’être rétablie dans les idées. Que d’irritation, que d’implacables ressentiments autour de nous ! Et quelles tristes nouvelles de Rome aujourd’hui Quel spectacle que celui d’une assemblée nationale faisant trophée d’un revers national et d’un échec de nos armes ! Ah qu’il est temps que Dieu fasse la lumière dans ce chaos ! Veuillez croire cher ami, que nous sommes toujours en union de cœur, et dites-le bien à ceux qui ont la bonté de se souvenir encore de moi.




Ces lettres fixent très-exactement la date, le sens, l’’organisation de l’entreprise brillante et courte à laquelle Ozanam, le Père Lacordaire et M. l’abbé Maret se livrèrent en fondant l’Ère Nouvelle au commencement de 1848. Ils donnèrent un organe au parti de la confiance, comme on l’appela, un appui et une direction aux chrétiens qui ne voulaient pas désespérer d’une situation périlleuse et cherchaient à assurer