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XXVIII
A M. L’ABBÉ OZANAM.
Paris, 3 juillet 1848.

Mon cher frère,

Après ces grandes émotions on ressent plus vivement le besoin de se voir, de s’entretenir, de s’aimer et le spectacle des luttes civiles rend plus douces, plus nécessaires que jamais les affections de familles. Aussi jamais tu ne nous as plus manqué. Nous étions heureux de te savoir loin des dangers que nous courions ; et cependant je ne pouvais m’empêcher de penser au bien que tu aurais fait au milieu de ces blessés et de ces mourants je songeais à ta belle conduite en 1831 à Lyon, et j’étais sûr que tu aurais recommencé. Amélie a du reste rassuré tes inquiétudes, elle t’a dit que nous étions sains et saufs quoique nous ayons eu des craintes pour Charles Soulacroix qui est allé trois fois au feu. Pour moi, mon peloton a été retenu presque tout le temps au coin de la rue Garancière et de la rue Palatine, puis au coin de la