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ANNÉE 1842

ment ment la substance de la nation et où l’esprit catholique n’a pas cessé de vivre. Mais ici même, à Paris, à ce foyer de lumières humaines et d’ambitions, parmi ces intelligences usées, pour qui les plaisirs, les arts, les études, n’ont plus d’attrait, au milieu de là déconsidération de toutes choses, il n’y en a qu’une qui conserve de la dignité, des respects, de la popularité véritable, et,c’est la religion. Voilà un long épanchement de mes émotions de ce matin. Cependant je ne finirai passant de dire qu’a ces pensées d’intérêt général se sont bien doucement mêlées les affections du cceur. Cette fête est l’une de celles où les heures passent plus vite, où le recueillement est plus facile ; on ne se lasse pas de prier. En priant pour tous, je ne pouvais oublier mes bons frères. J’ai demandé pour toi la sagesse qui raffermit l’entendement, la force qui soutient la a volonté au milieu des orages de l’adolescence. J’ai demandé que tu conservasses cette piété dont tu es doué, que tu connusses ta vocation, que le courage ne te manquât pas pour la suivre, ni les consolations pour te l’embellir. J’ai aussi sollicité pour notre cher Alphonse les grâces dont son ministère a besoin la joie de l’âme, récompense d’une vie vouée au bien. J’ai supplié que l’union fraternelle, symbole et prélude de la société céleste des saints, se maintînt parmi nous et que réalisant le dernier vœu du Sauveur à son Père, nous fussions ’un, connue ils sont un. En ce moment je ne doutais