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travail, de salaire, d’industrie, d’économie, plus considérables que toutes les controverses politiques. L’histoire même des révolutions modernes m’est à peu près étrangère. Je m’étais renfermé avec une sorte de prédilection dans ce moyen âge que~ j’étudiais passionnément ; et c’est là que je crois avoir trouvé le peu de lumière qui me reste dans l’obscurité des circonstances présentes. Je ne suis pas homme d’action, je ne suis né, ni pour la tribune, ni pour la place publique. Si je puis quelque chose et bien peu de chose, c’est dans ma chaire ; c’est peut-être dans le recueillement d’une bibliothèque, c’est tout au plus de tirer de la philosophie chrétienne, de l’histoire des temps chrétiens, une suite d’idées que je puisse proposer aux jeunes gens, aux esprits troublés et incertains, pour les rassurer, les ranimer, les rallier, au milieu de la confusion du présent et des incertitudes formidables de l’avenir.

Je ne sais si je m’abuse, mais il me semble que ce plan de Dieu dont nous apercevions les premières traces se déroule plus rapidement que nous n’avions cru, que les événements de Vienne achèvent d’expliquer ceux de Paris et de Rome, et qu’on entend déjà la voix qui dit Ecce facio caelos novos et terram novam ! Depuis la chute de l’empire romain, le monde n’a pas vu de révolution pareille a celle-ci. Je crois encore à l’invasion des Barbares, mais jusqu’ici j’y.vois plus de Francs et de Goths