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XXXIV
A M. FOISSET.
Paris, 22 mars 1848.

Monsieur et cher ami,

C’est répondre bien tard à vos deux bonnes et affectueuses lettres. Mais elles sont arrivées dans un moment difficile, où je partageais l’inquiétude générale, où j’étais hors d’état de me recueillir et de m’entretenir avec vous doucement et librement, comme vous l’aimez, et comme il convient à l’amitié chrétienne. Aujourd’hui j’ai plus de calme, mais bien peu de loisir, et cependant je ne puis résister au besoin de vous exprimer, ne fût-ce qu’en six lignes, combien vous m’avez touché. Pour ce qui me concerne, vous avez bien tort, monsieur et cher ami, de me croire l’un des hommes de la situation. Jamais je n’ai mieux senti ma faiblesse et mon incompétence. Je suis moins préparé que tout autre aux questions qui vont occuper les esprits, je veux dire à ces questions de