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fardeau ? On lui reproche ses deux secrétaires d’État tués sous lui ! Ne sait-on pas que la difficulté capitale d’une ère nouvelle, c’est de trouver des hommes nouveaux ; que la plus terrible tâche de Pie IX, c’est de faire l’éducation politique de ses ministres et de son peuple ? Il n’a pas hérité de Sixte V je le crois bien, et je m’en réjouis. Il faut remonter peut-être jusqu’à Alexandre III pour trouver une âme de la trempe de la sienne. A. l’heure qu’il est, vous aurez lu son admirable proclamation du 10 février, vous aurez vu sa conduite dans la soirée du 11, et j’aime à croire que vous aurez béni Dieu de nous faire assister à ce que nous n’étions pas dignes de voir.

En voila .bien long. J’espère avoir assez défendu mes Barbares, pour obtenir de vous quelque chose en faveur des Germains. Je retourne avec prédilection à cette antiquité loin des orages du présent. Ne craignez pas que je prenne le goût de la politique. Le temps me dure de retrouver assez de forces pour reprendre le dessein dont je vous parlais. Je louerai Dieu s’il me donne de pouvoir ensevelir ma vie dans ces chères études. Il faudra bien le louer aussi quand il me condamnerait à ne travailler comme à présent que par intervalles et avec de pénibles ménagements. Heureusement il m’a donné deux bons anges pour me garder contre l’ennui. L’un des deux vous aime beaucoup, vous rend tout l’attachement que vous lui portez