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je n’ai pas le moindre goût. et qui me font l’effet d’une aristocratie d’aubergistes et de maîtres de poste. A mon gré, nos amis ont précisément le tort de ne voir que la question suisse, de s’être trop compromis pour ce même Sonderbund dont vous reconnaissez les erreurs ; d’avoir espéré comme Dieu ne veut pas qu’on espère : hi in curribus et illi in equis  ; d’avoir enfin subordonné, sacrifié à la question de Lucerne la question de Rome, et mesuré tout leur intérêt pour le pape à l’intérêt que le pape prendrait à leurs malencontreux alliés. De là le mécontentement, la froideur, et par-dessus tout la terreur présente, et cette impuissance où l’on est de ne rien attendre du côté du Vatican parce qu’on a trop attendu des sept Cantons. Maintenant on voudrait nous faire porter le sac et la cendre et déchirer nos vêtements. Pour moi, je crois que c’est la politique de Dieu, de ménager toujours quelque épreuve à son Église quand il lui prépare un grand triomphe, et c’est précisément parce qu’on nous a battus au pied des Alpes que j’attache un regard confiant sur les collines éternelles. C’est là que je crois voir le Souverain Pontife consommer ce que nous appelions de nos vœux depuis vingt ans : passer du côté des barbares, c’est-à-dire du camp des rois, des hommes d’État de 1815, pour aller au peuple.

Et en disant passons aux barbares, je demande