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aussi l’avantage de ménager mes forces en ne les divisant point et en ramenant au même but le peu que je sais et le peu que je puis. Le sujet serait admirable, car il s’agit de faire connaître cette longue et laborieuse éducation que l’Église donna aux peuples modernes. Je commencerais par un volume d’introduction, où j’essayerais de montrer l’état intellectuel du monde à l’avénement du christianisme ce que l’Église pouvait recueillir de l’héritage de l’antiquité, comment elle le recueillit, par conséquent les origines de l’art chrétien et de la science chrétienne, dès le temps des catacombes et des premiers Pères. Tous les voyages que j’ai faits en Italie l’an passé ont été tournés vers ce but.

Viendrait ensuite le tableau du monde barbare, à peu près comme je l’ai tracé dans le volume qui attend votre jugement puis, leur entrée dans la société catholique et les prodigieux travaux de ces hommes, comme Boëce, comme Isidore de Séville, comme Bède, saint Boniface, qui ne permirent pas à la nuit de se faire, qui portèrent la lumière d’un bout à l’autre de l’empire envahi, la firent pénétrer chez des peuples restés inaccessibles, et se passèrent de main en main le flambeau jusqu’à Charlemagne. J’aurais à étudier l’œuvre réparatrice de ce grand homme, et à montrer que les lettres, , qui n’avaient pas péri avant lui, ne s’éteignirent pas après. Je ferais voir tout ce qui se fit de grand en An-