Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reconnaissant de ce que vous.m’avez écrit au mois d’octobre. Comment ne vous remercierais-je pas d’avoir bien voulu accueillir ma demande indiscrète, et vous charger d’être le parrain de mes Germains, de mes barbares ? J’en suis d’autant plus reconnaissant que je sais bien de quelles occupations vous êtes surcharge je ne voudrais faire tort ni à vos justiciables, ni à vos pauvres, ni au public qui attend de vous quelque œuvre de longue haleine ; et cependant rien ne serait plus utile que votre jugement sérieux et motivé sur un livre qui doit peut-être décider de, l’emploi de mes prochaines années. Mes deux essais sur Dante et sur les Germains sont pour moi comme les deux jalons extrêmes d’un travail dont j’ai déjà fait une partie dans mes leçons publiques, et que je voudrais reprendre pour le compléter. Ce serait l’histoire littéraire des temps barbares l’histoire des lettres et par conséquent de la civilisation depuis la décadence latine et les premiers commencements du génie chrétien jusqu’à la fin du treizième siècle. J’en ferais l’objet de mon enseignement pendant dix ans, s’il le fallait et si Dieu me prêtait vie ; mes leçons seraient sténographiées et formeraient la première rédaction du volume que je publierais, en les remaniant à la fin de chaque année. Cette façon de travailler donnerait à mes écrits un peu de cette chaleur que je trouve quelquefois dans la chaire, et qui m’abandonne trop souvent dans le cabinet. Elle aurait