Mon cher ami,
Je profite du premier moment libre que je trouve, pour vous souhaiter la bonne année et pour répondre à vos lettres ; je mets du nombre celle que vous m’adressâtes en me renvoyant mes cahiers de Droit commercial, qui s’étaient égarés pendant mon absence et que j’ai eu la surprise de retrouver il y a quelques semaines. Que vous avez dû être fâcheusement étonné de mon silence à cet égard, quand vous m’avez écrit si longuement, avec tant d’affection, avec cette ouverture de cœur et ces aimables détails qu’on réserve aux vieux amis ! Vous m’adressiez un appel dont mon cœur a été bien ému, vous m’excitiez à des pensées dont je ne suis pas digne. Je conserve toutes vos lettres comme des trésors d’amitié chrétienne ; mais je ne crois pas que nulle autre m’ait plus touché.
Ceci ne veut pas dire que je n’aie pas été très-