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l’extérieur une façade très-nue, seulement, un portail et une charpente a rosace. Ici, comme à Sainte-Claire, c’est bien le caractère primitif de l’ordre de Saint-François : c’est pauvre et beau. Dans ces vieilles peintures, il y a une pureté admirable ; il y a une humilité parfaite de l’artiste qui ne semble jamais songer à soi, il y a une charité ardente qui donne la lumière même je ne sais quoi de chaleureux. Il semble que tout ceci ait été peint par des saints ou par des gens bien près de l’être. On reconnait l’inspiration qui sort du tombeau sacré, qui rayonne tout autour et qui jette un jour surnaturel sur tout ce qui l’approche. Je commence à comprendre que ce Saint populaire, qui ne vécut que pour les pauvres, qui prêcha dans leur langue, fut véritablement le père de toute la peinture, comme de toute l’éloquence, comme de toute la poésie italiennes.

Hors de la ville et à peu près à mi-coteau, se trouve l’église de Saint-Damicn, à la reconstruction de laquelle saint François travailla de ses mains, et dans laquelle, plus tard, il installa sainte Claire. C’est là que cette vierge héroïque arrêta les bandes sarrasines de Frédéric en en sortant au-devant d’elles avec le saint Sacrement dans ses mains. On voit encore le ciboire qu’elle portait. Oh voit aussi le chœur étroit et bas, les bancs grossiers où les pauvres compagnes de sainte Claire chantaient les louanges de Dieu..