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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM


cascade, au padrone de la porte qu’il faut traverser en revenant de la cascade, aux padroni de rien du tout, à qui tous les messieurs voyageurs donnent au retour de la cascade. Avec cela, la cascade de Terni est un admirable spectacle qui tient tout ce qu’on s’en promet. Le fleuve tombe et se brise à moitié de sa chute sur des rochers d’où il retombe en cascades nouvelles et remonte en poussière jusqu’en haut. Pour moi, je ne suis point désenchanté d’apprendre que ce n’est point l’ouvrage de la nature : ce sont les Romains qui ont ouvert cette brèche aux eaux du Velino pour sauver les terres désolées par ses débordements. Je reconnais bien ces Romains qui ne souffraient, aucune résistance. Ce fleuve les gênait, ils l’ont jeté dans la vallée à trois cents pieds de profondeur.

De Terni à Spolete on traverse un autre embranchement de l’Apennin. A Spolete comme à Terni, comme à Foligno, se lit cette inscription, sur toutes les portes : Viva Pio nono, liberatore ! De Foligno à Pérouse, on côtoie un bassin riant et fertile entouré de belles montagnes. A moitié chemin, à droite, sur une haute colline, apparaît la cité d’Assise.

Rien ne m’a plus touché que cette pieuse et charmante ville encore toute pleine des souvenirs de ses saints. Sur la vieille porte est inscrite la bénédiction prononcée par saint François, lorsqu’au moment de mourir il fut prié de bénir sa patrie.