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SAN GEMIGNANO
De Florence à Rome, 17 janvier 1847

Le 17 janvier, par un soleil de mai, nous avons traversé une des plus belles provinces de la Toscane : les oliviers, les chênes verts, les prairies complétaient l’illusion, et rien ne prouvait que nous ne fussions pas aux premières semaines du printemps. Arrivés à Poggibonsi, nous avons pris un barrocino pour nous conduire à San Gemignano. Un siége a deux places suspendu sur le brancard nous reçut tous deux et le jeune garçon qui nous conduisait se tenait tantôt accroupi, tantôt agenouillé sur une natte à nos pieds. Après avoir traversé un vallon riant et cultivé, on commence à découvrir San Gemignano, posé comme un nid d’aigle à la manière de toutes les villes du Latium et de la Toscane, sur une haute colline; j’ai compté, de loin, dix ou douze tours. A mesure qu’on gravit, la vue devient admirable et s’étend sur un immense horizon. Enfin nous étions à la porte de la ville, défendue par un mur chargé de créneaux et deux bastions a demi ruinés nous nous sommes enfoncés dans une longue rue qui passait encore sous