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ANNÉE 1842




II


À M. CHARLES OZANAM


Paris, 30 janvier 1842


Mon bon Charles,

J’ai tardé quelque temps de répondre à ta petite lettre. J’avais été pourtant bien sensible à cette aimable attention, d’autant plus méritoire au milieu de tes études et de tes devoirs. Mais toute la semaine passée, les tristes nouvelles que je recevais de Lyon m’avaient singulièrement abattu.

Au milieu de ces pertes qui éclaircissent si douloureusement les rangs de notre famille, vous avez dû être bien affligés, mes pauvres frères, et j’aurais beaucoup donné pour me trouver avec vous. Surtout Alphonse, obligé par son ministère de consolation de se mêler à tous ceux qui pleurent, le spectacle de tant de deuil et l’épanchement de tant de cœurs désolés lui ont laissé sans doute de cruelles impressions. Pour toi, tu ne les as vus que de loin et tu n’avais jamais connu intimement les parents que nous avons perdus.