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Je me rappelle les merveilleux commencements de l’ordre de Vallombreuse, et ses luttes contre les évêques simoniaques ; les femmes de Florence se réunissant en habits de veuves dans l’église de Saint-Pierre le Majeur pour se plaindre au prince des Apôtres de l’abandon où il à laissé son peuple ; enfin le moine Pierre subissant l’épreuve judiciaire et passant au milieu des feux pour établir la culpabilité de l’évêque dont la déposition par le pape arrache Florence au despotisme féodal, l’attache pour jamais au parti de l’Eglise et de la liberté, et commence l’ère glorieuse de la république. C’est aussi l’ère du génie. Je vois les commencements de cette architecture menaçante qui convenait aux vieux Florentins. Il reste bien peu des tours qui hérissaient l’ancienne ville, lorsqu,’en une seule fois, par exemple, on en renversa cent cinquante. Les Médicis ont abattu ces hauteurs comme Tarquin les pavots de son jardin. Cependant voici encore le palais de l’ancienne seigneurie Bargello, élevé par Lapo, et le beffroi qui chaque soir sonne le couvre-feu comme au temps de la république. Voici le palais Vieux et sa tour, bien digne par sa fierté de l’inscription qu’on y lit J. C. REX FLOR. ELECT. DECRET. S. P. Q.[1].

  1. Jésus-Christ, roi de Florence, élu par un décret du Sénat et du Peuple.