Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

dessous. Devant nous le campanile de Giotto, la plus belle tour qui ait jamais porté au ciel les prières des hommes. On reconnaît d’ici qu’elle est aussi parfaitement achevée au sommet qu’à la base, et que les moindres détails n’y sont pas travaillés avec plus de conscience là où ils peuvent captiver l’admiration de la foule, qu’à cette hauteur où ils ne sont vus que des oiseaux et des anges. Plus bas’ et comme écrasé, le baptistère de Saint-Jean. Il semble bien humble, et c’est cependant cet ancien temple de Mars, devenu la première cathédrale de. Florence, et plus tard le baptistère commun de la ville et du territoire ; c’est là le germe d’où devaient sortir tant de grands hommes et tant de monuments. Étendons nos regards. Voici près du ponte Veccio, l’église des Saints-Apôtres bâtie par Charlemagne d’un autre côté le clocher de Badia, l’une des sept abbayes fondées au dixième siècle par le comte Hugues, lorsqu’il eut dans la forêt cette vision de l’enfer qui toucha son cœur endurci. Au delà de l’Arno, San-Miniato bâti, en 1015, par l’empereur Henri le Saint il semble que l’âme virginale du pieux fondateur se soit réfléchie dans ce gracieux édifice, dont la façade est le premier modèle des églises de Pisé et de Lucques. C’est là que le Crucifix miraculeux baissa la tête pour approuver Jean Gualbert de l’héroïque pardon accordé à son ennemi.