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puis vous assurer qu’il ne s’agit point d’un soulèvement des écoles, ni du fanatisme d’une troupe de jeunes gens échauffés. C’est beaucoup moins, et c’est beaucoup plus. C’est une affaire arrangée sans passion, mais avec un indigne calcul dans les bureaux de quelques journaux révolutionnaires, afin d’entretenir le public irréligieux dans cette espèce de fièvre où il était ces dernières années, et de susciter de nouvelles difficultés au gouvernement. Comme ces gens-là y mettent toute l’opiniâtreté d’un parti pris, et que le gouvernement y met toute la faiblesse qu’il a continué de montrer dès qu’il s’agit de protéger les croyances, il y a lieu de craindre que les violences se renouvellent, et n’y eût-il, comme la dernière fois, qu’une soixantaine de tapageurs, s’ils reviennent dix fois, ils finiront bien par faire fermer le cours. Du moins, ne sera-ce pas sans protestations énergiques : car la jeunesse chrétienne s’est montrée plus ferme que de coutume dans cette affaire, qui aura du moins l’utilité de resserrer les rangs et d’aguerrir les cœurs.

Mais vous jugez du chagrin que j’éprouve à voir un enseignement si honorable et si bienfaisant menacé par de telles intrigues, et trahi par la mollesse de ceux dont le devoir était de défendre, là comme ailleurs, la cause de l’ordre public. Ah ! mon ami, qu’il se fait de mal dans le monde par l’inconséquence et la timidité des gens de bien ! Quant à moi, je ferai tous mes efforts pour qu’on ne sépare